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« régime cellulaire ». D’autres saintes assemblées feront la même chose pour faire cesser « des relations démoralisantes ». Le régime de la prison est chose établie, sacrée, et l’on ne doit chercher à y porter atteinte. Toute attaque, toute révolte si légère soit-elle contre une chose sacrée, dont l’homme est et doit être esclave, est punissable.

Comme la salle, la prison forme bien une société, un compagnonnage, une communauté (le travail en commun en est un exemple), mais elle ne constitue pas un commerce, une réciprocité, une association. Au contraire, toute association en prison porte le germe dangereux d’un « complot » qui pourrait éclater et porter ses fruits à la faveur des circonstances.

Cependant, habituellement, ce n’est pas de son plein gré que l’on va en prison, il est rare aussi que l’on y reste volontairement, mais l’on nourrit un désir égoïste de liberté. C’est pourquoi il apparaît plutôt ici que le commerce personnel se manifeste en hostilité avec la société-prison, et tend à dissoudre cette société, à faire cesser la captivité commune.

Considérons donc de telles communautés dans lesquelles il semble que nous demeurions de plein gré, volontairement, sans vouloir les mettre en danger par la manifestation de nos instincts égoïstes.

La famille nous en offre un exemple. Vieux parents, époux, enfants, frères et sœurs, constituent une famille à l’extension de laquelle contribuent encore les parents alliés. La famille n’est réellement une communauté que lorsque la loi de la famille, la piété filiale ou l’amour de la famille en est observée par les membres. Un fils à qui parents, frères et sœurs sont devenus indifférents a été fils ; car la filiation n’apparaît plus réellement,