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drissement d’un individu par un autre ne soit autorisé (comme précédemment, par exemple, quand la bourgeoisie était exclue des emplois de noblesse, la noblesse des professions bourgeoises, etc.), il faut qu’il y ait libre concurrence. C’est seulement par la cause qu’un homme peut dominer l’autre (ainsi c’est par l’argent, une cause, que le riche peut dominer l’homme qui n’a pas de fortune), il n’a pas d’action comme personne. Désormais il n’y a plus qu’une suprématie, celle de l’État ; personnellement il n’y a plus un individu qui soit maître d’un autre. Déjà dès la naissance les enfants appartiennent à l’État, ils n’appartiennent aux parents qu’au nom de l’État qui par exemple n’admet pas l’infanticide, exige le baptême des enfants, etc.

Mais aussi pour l’État, tous les enfants sont égaux entre eux (égalité civique ou politique) et ils peuvent même voir le point où ils en sont entre eux ; ils peuvent concourir.

Libre concurrence signifie simplement qu’un chacun peut se manifester, se faire valoir, combattre contre un autre. Contre de telles tendances naturellement le parti féodal a lutté, car son existence dépend de la non-concurrence. Tel fut le fonds des luttes de la Restauration française ; la bourgeoisie luttait pour la concurrence libre, les féodaux cherchaient à ramener le régime des corporations.

Aujourd’hui la libre concurrence a vaincu, et elle devait vaincre contre les corporations (pour plus de développement, voyez plus loin).

La Révolution aboutit à la réaction, et c’est seulement alors qu’apparut au jour ce qui faisait le fond propre de la Révolution. Car tout effort arrive à la réaction