et ses adversaires tenaient pour auguste, s’affranchissant de tous les liens qui entravaient les uns et les autres, et détruisant en même temps les sources de la vie du monde païen tout entier, devenu du reste incapable de maintenir dans son éclat le système établi. C’est précisément parce qu’il ne visait pas au renversement de l’ordre établi qu’il en fut le plus mortel ennemi et le véritable destructeur. Car il le mura dans son tombeau et, tranquille, sans un regard pour les vaincus, il éleva son temple à lui, sans prêter l’oreille aux cris de douleur de ceux qu’il avait ensevelis sous leurs ruines.
Et maintenant, ce qui est arrivé au monde païen arrivera-t-il au monde chrétien ? Une révolution ne conduira certainement pas au but, si d’abord une insurrection ne s’est accomplie.
À quoi tendent mes relations avec le monde ? Je veux en jouir ; il faut pour cela qu’il soit ma propriété, et je veux donc le conquérir. Je ne veux pas la liberté des hommes, je ne veux pas l’égalité des hommes, je ne veux que ma puissance sur les hommes ; je veux qu’ils soient ma propriété, c’est-à-dire qu’ils servent à ma jouissance. Et s’ils s’opposent à mes désirs, eh bien ! le droit de vie et de mort que se sont réserve l’Église et l’État, je déclare que lui aussi — est à moi.
Flétrissez cette veuve d’officier qui, durant la retraite de Russie, ayant eu la jambe emportée par un boulet, défit sa jarretière, étrangla son enfant, puis se coucha pour mourir à côté du cadavre ; flétrissez la mémoire de cette mère infanticide. Qui sait, si cet enfant était resté en vie, quels « services il eût pu rendre » au monde ? Et la mère le tua, parce qu’elle voulait mourir contente et tranquille ! Cette histoire émeut peut-être encore votre sentimentalité, mais vous n’en savez rien tirer d’autre. Soit. Pour moi, je veux montrer par cet exemple que c’est mon contentement qui décide de mes rapports avec les hommes et qu’il n’y a pas