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indépendant de l’approbation et du fou et du sage.

C’est cependant ce droit, qui n’est que l’approbation d’autrui, que nous avons jusqu’à présent travaillé à obtenir. Lorsque nous cherchons notre droit, nous nous adressons à un tribunal. À quel tribunal ? À un tribunal royal, papal, populaire, etc. Le tribunal du Sultan peut-il être l’organe d’un autre droit que celui qu’il a plu au Sultan de désigner comme étant le droit ? Peut-il me donner raison lorsque je réclame un droit qui ne correspond pas à ce que le Sultan appelle le droit ? Peut-il, par exemple, m’accorder le droit de haute trahison, si cette dernière n’est pas un droit aux yeux du Sultan ? Ce tribunal — le tribunal de la censure, par exemple — peut-il me reconnaître le droit d’exprimer librement mon opinion, si le Sultan ne veut pas entendre parler de ce mien droit ? Que demandé-je donc à ce tribunal ? Je lui demande le droit du Sultan et non mon droit, je lui demande un droit — étranger. Il est vrai que pour autant que ce droit d’autrui concorde avec le mien, je pourrai y trouver aussi ce dernier.

L’État ne permet pas que deux hommes en viennent aux mains ; il s’oppose au duel. La moindre rixe est punie, alors même qu’aucun des combattants n’appellerait la police à son secours ; exception faite toutefois du cas où le battant et le battu, au lieu d’être toi et moi, sont un chef de famille et son enfant : la famille, et le père en son nom, a des droits que moi, l’individu, je n’ai pas.

La Gazette de Voss (Vossige Zeitung) nous présente le type de l’État fondé sur le Droit. Ici, tout doit être tranché par le juge et par un tribunal. Le tribunal suprême de la censure est pour elle un tribunal qui « fixe le Droit » et qui « dit la Justice ». Quel droit ? Quelle justice ? Ceux de la censure. Pour que nous reconnaissions ses arrêts comme justes, il faudrait que nous regardions la censure comme juste. On