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que voici « Arrivées à Édimbourg. Hôtel Dumbreck. Le vicomte de Saint-Yves. »

« Rowley ! dis-je.

— S’il vous plaît, monsieur ! répondit l’obséquieux jeune homme, en abaissant son flageolet.

— Venez donc ici et regardez ! dis-je, en lui désignant les lignes du journal.

— Dieu puissant ! s’écria-t-il. C’est lui, il n’y a pas de doute !

— Il n’y a pas de doute en effet, Rowley ! dis-je. Le coquin est sur notre piste. Lui et cet homme de Bow Street sont arrivés ensemble, je le jurerais. Et maintenant tout l’équipage de chasse, piqueurs et cavaliers, tout cela est à l’œuvre dans la ville d’Édimbourg !

— Et alors, monsieur, qu’allons-nous faire ? Écoutez ! Accordez-moi une minute, je me déguiserai, et j’irai jusqu’à l’hôtel pour voir ce qui en est !

— Gardez-vous de sortir d’ici ! répondis-je. Qu’on vous voie dans la rue, et c’est la mort pour moi, Rowley ! Vous ne devez pas bouger d’ici ! Il faudra que vous attrapiez un rhume, ou quelque chose comme ça, de manière à ne pas éveiller les soupçons de Mme Mac Rankine.

— Un rhume ? s’écria Rowley, se remettant aussitôt de sa dépression. Oh ! rien de plus facile, monsieur Anne ! »

Et le voilà qui, tout d’un coup, se met à éternuer, à tousser, avec toutes les apparences d’un rhume dangereux !

« Ah ! mais, c’est que j’en connais, des tours ! » observa-t-il fièrement.

Puis, désormais tout à fait rasséréné, il courut faire voir son rhume à la vieille dame.

Resté seul, je repris le journal et relus les colonnes sur lesquelles j’avais failli m’endormir l’instant d’auparavant. Un petit paragraphe, perdu entre une foule d’autres de même apparence, me sauta brusquement aux yeux :


Au sujet de l’horrible assassinat récemment commis au château, la police nous transmet les renseignements suivants. On a tout lieu de supposer que l’assassin, le soldat Champ-