la mise en liberté de vos deux amis, qui eux-mêmes ont paru ravis de pouvoir reprendre librement le chemin de leur village.
— Oh ! monsieur, m’écriai-je, vous auriez dû me les amener ici !
— Je n’avais point d’instruction dans ce sens, monsieur, répondit l’avoué. Comment pouvais-je savoir que vous désiriez renouer une connaissance qui venait de finir aussi heureusement ? Et puis, pour être franc avec vous, si même vous m’aviez exprimé ce désir, je me serais refusé à en tenir compte. Laissez Todd et Candlish s’en aller en paix ! Ils sont payés et contents, avec la plus haute opinion possible de M. Ivey. Lorsque je leur ai remis à chacun cinquante livres — ce qui était plus que suffisant, monsieur, quoi que vous puissiez en penser ! — le sieur Todd, qui possède la seule langue du couple, s’est écrié avec un fort coup de son gourdin sur le sol : « Eh bien ! n’avais-je pas toujours dit qu’il était un gentleman ? » Non, non, M. Ducie ! Ce Todd et ce Candlish sont désormais sortis de votre vie, et c’est un bon débarras pour vous. Croyez-moi, finissez-en avec toutes vos excentricités, cessez de fréquenter les conducteurs de bestiaux aussi bien que les usuriers, et jouissez plutôt des plaisirs naturels auxquels vous destinent votre âge, votre fortune, votre intelligence et (si vous me permettez de vous dire cela) votre apparence extérieure ! Le premier de ces plaisirs, si vous le voulez bien, conclut-il en tirant sa montre, sera de passer dans ma salle à manger pour y partager le modeste déjeuner d’un vieux célibataire ! »
Tout le temps du repas, qui d’ailleurs était fort bon, M. Robbie continua à me raisonner sur le même sujet.
« Vous êtes, sans aucun doute, ce qu’on appelle un homme de danse ? dit-il ! Eh bien ! jeudi soir, il y aura dans notre ville un grand bal par invitations. J’exige que vous y veniez et que vous m’autorisiez en outre à vous faire les honneurs de la société. Et comme vous ne connaissez encore personne ici, ce qui vous expose à