gnon ; car j’entendis celui-ci salué, par un passant, sous le nom de « M. Robbie ».
Aussitôt je présentai la lettre d’introduction dont m’avait pourvu l’excellent M. Romaine, en même temps que je me présentais sous le nom de « M. Ducie », que Rowley et moi avions décidé de substituer au nom désormais hors d’usage de « M. Ramornie ». Le digne avoué, enchanté de rencontrer un ami de son ami Romaine, et plus enchanté encore, sans doute, de rencontrer un confrère en cette science héraldique, dont il était un fervent adepte insista très vivement pour que je consentisse du moins à venir dîner avec lui.
« Nous avons la réputation d’être un peuple hospitalier, dans notre pays, me dit-il ; et je serai ravi de pouvoir vous faire apprécier notre hospitalité.
— Mon cher monsieur Robbie, répondis-je, j’espère bien pouvoir l’apprécier chez vous quelque jour ; mais aujourd’hui, à mon grand regret, je ne le puis pas. Je me trouve amené dans votre ville par une affaire, et d’un genre assez particulier. Aussi longtemps que je ne vous aurai pas exposé cette affaire, parlant en votre personne à l’homme de loi et en qualité de client, je ne puis songer à accepter une invitation que j’aurais, en quelque sorte, le sentiment de vous avoir volée !
— Bon, bon, dit-il un peu refroidi, il en sera comme vous voudrez, encore que vous ne pourriez pas parler autrement si vous aviez commis les pires forfaits ! Soit, donc, tout le dommage sera pour moi ! J’aurai à manger seul, sans autre distraction que de méditer le sermon du docteur Gray entre deux gorgées de mon vieux bourgogne. Mais quant à l’affaire dont vous me parlez, si vraiment elle est aussi importante que vous le dites, je suppose qu’il y a urgence à s’en occuper ?
— Elle presse fort, en effet, monsieur, je dois vous l’avouer, répondis-je.
— Eh bien ! convenons, si vous voulez, de huit heures et demie, demain matin ! Vous avez mon adresse ? » de-