« Holà ! s’écria le caporal, s’arrêtant tout à coup devant le corps de Goguelat. »
Il se baissa avec sa lanterne. Tous nos cœurs s’interrompirent de battre.
« Que diable est-ce là ? » fit-il. Puis, d’une voix vibrante, il appela du renfort.
Aussitôt nous voici tous sur pied. D’autres lanternes, d’autres soldats se pressent devant la chambrée. Un officier se fraie un chemin parmi eux, à coups de coudes. Et, au milieu de la chambrée, s’étend l’énorme corps, tout nu, taché de sang.
L’un de nous lui avait mis sa couverture sur le ventre ; mais le malheureux se secouait si fort qu’il n’avait point tardé à se découvrir.
« Ceci est un meurtre ! » déclara l’officier. Puis, s’adressant à nous : « Satanés animaux, nous verrons à régler cette affaire-là avec vous demain matin ! »
Le malheureux Goguelat fut soulevé, étendu sur un brancard. Avant de quitter la chambrée, nous l’entendîmes qui faisait un dernier effort pour nous crier joyeusement adieu.