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DEUXIÈME PARTIE


I

Le comte de M. Rowley.


Vers midi, après mon repas, je me mis en route dans la direction de Dunstable, en chaise de poste. La seule mention du nom d’Amersham Place suffisait à rendre tout le monde souple et souriant. C’était évidemment une grande maison, et mon oncle devait y mener une grande vie. Encore la renommée d’Amersham Place se trouva-t-elle, comme une chaîne de montagnes, s’élever sans cesse à mesure que j’approchais ; à Bedford, les gens, en apprenant le but de mon voyage, touchaient respectueusement leurs chapeaux ; à Dunstable, ils se courbaient en deux. La dame de l’auberge, notamment, m’accabla de cordialités, de sourires prévenants, d’aimables attentions. « Et sans doute que Monsieur va au château ? J’espère que Monsieur y aura des meilleures nouvelles de la santé de Sa Seigneurie. Nous avons appris ce matin que M. le marquis de Carwall était bien malade. Ah ! Monsieur, comme nous ressentirons vivement sa perte ! »