Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Appelez votre Club comme vous voudrez, dit le colonel, mais vous avez quelque compagnie derrière ces portes et nous désirons nous joindre à elle.

— Monsieur, répondit le président, vous êtes dans l’erreur. Ceci est une maison particulière et je vous saurai gré d’en sortir sur-le-champ. »

Le prince était resté tranquillement à sa place pendant ce petit colloque ; mais, lorsque le colonel tourna les yeux vers lui, comme pour dire : « Allons-nous-en, de grâce… » — il retira son cigare et répondit :

« Je suis venu ici sur l’invitation d’un de vos amis. Sans doute il vous a informé des motifs qui justifient notre démarche. Permettez-moi de vous rappeler qu’un homme qui se trouve dans les conditions où je suis, n’a point à se gêner et n’est nullement disposé à tolérer des impertinences. Je suis très pacifique d’ordinaire ; mais, cher Monsieur, vous allez me rendre le service que je demande ou bien vous aurez lieu de vous repentir de m’avoir jamais admis dans votre antichambre. »

Le président poussa un bruyant éclat de rire.

« C’est ainsi qu’il faut parler, dit-il. Oui, vous êtes vraiment un homme. Vous connaissez le chemin de mon cœur et pouvez faire de moi