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puis alla tomber dans la Seine. L’eau jaillit alentour et il disparut.

« Amen, dit gravement le royal justicier, j’ai tué un basilic.

— Qu’avez-vous fait ! s’écria en même temps l’agent de police, hors de lui. Je suis un homme perdu.

— Bon nombre de gens bien placés à Paris pourraient vous envier votre ruine, repartit le prince avec un sourire.

— Hélas ! Votre Altesse me corrompt, moi aussi, après tout !

— Que voulez-vous, je n’y pouvais rien ! Maintenant, allons à la Préfecture. »


Peu après, le mariage de Francis Scrymgeour et de miss Vandeleur fut célébré sans bruit, le prince faisant office de témoin. Les deux Vandeleur ont eu vent, sans doute, du sort de leur butin, car d’énormes travaux de dragage dans la Seine font l’étonnement et la joie des flâneurs ; ces travaux pourront continuer longtemps, puisqu’une mauvaise chance a voulu jusqu’ici qu’on opérât sur l’autre bras de la rivière. Quant au prince, ce sublime personnage ayant maintenant joué son rôle, il peut, avec « l’auteur arabe », disparaître dans l’espace. Pourtant, si le lecteur désire