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encore de temps en temps. Dans l’autre personne, Florizel reconnut un jeune homme qui, quelques semaines auparavant, l’avait abordé au club pour lui demander des renseignements littéraires.

« Miss Vandeleur, dit Florizel en la saluant, vous paraissez fatiguée. Mr. Rolles, si je ne me trompe ? J’espère, Monsieur, que vous avez tiré profit de l’étude de Gaboriau. »

Le clergyman semblait absorbé dans des pensées amères ; il ne répondit pas et se contenta de saluer sèchement, tout en se mordant les lèvres.

« À quel heureux hasard dois-je l’honneur de recevoir la visite de Votre Altesse ? demanda Vandeleur qui arrivait derrière le prince.

— Je viens pour affaires, et, quand j’aurai terminé avec vous, je prierai Mr. Rolles de m’accompagner dans une petite promenade. Mr. Rolles, je vous ferai remarquer, par parenthèse, que, je ne suis pas encore assis. »

Le jeune ecclésiastique sauta sur ses pieds en s’excusant ; là-dessus le prince prit un fauteuil près de la table, tendit son chapeau à Vandeleur, sa canne à Rolles, et, les laissant debout près de lui, s’exprima en ces termes :

« Je suis venu pour affaires, comme je vous l’ai dit ; mais, si j’étais venu pour mon plaisir, j’aurais été fort mécontent de votre accueil.