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Et il lui raconta brièvement son odyssée depuis le jour où il avait été appelé chez l’avoué, à Édimbourg.

« Cette histoire n’est pas banale, dit l’étranger, quand le jeune homme eut fini, et votre position est certainement scabreuse. Bien des gens vous conseilleraient de chercher votre père pour lui remettre le diamant ; quant à moi, j’ai d’autres vues. — Garçon ! cria-t-il, priez le directeur de l’établissement de venir me parler. »

Dans son accent, dans son attitude, Francis reconnut de nouveau l’habitude évidente du commandement. Le garçon s’éloigna et revint bientôt suivi du gérant de l’endroit, qui se confondait en saluts obséquieux.

« Ayez la bonté de dire à monsieur mon nom, fit l’étranger en désignant Francis.

Monsieur, dit l’important fonctionnaire en s’adressant au jeune Scrymgeour, vous avez l’honneur d’être assis à la même table que Son Altesse le prince Florizel de Bohême. »

Francis se leva précipitamment et s’inclina devant le prince, qui le pria de se rasseoir.

« Merci, dit le prince Florizel au gérant ; je suis fâché de vous avoir dérangé pour si peu de chose. »