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haussant les épaules, ce seraient des carottes, que je ne pourrais vous en dire davantage. Vous voyez bien que la maison est gardée comme une forteresse. »

Désappointé, Francis retournait à sa chambre quand le portier le rappela.

« Tenez, Monsieur, je me souviens maintenant que la veille bonne m’a dit un jour que son maître avait été dans toutes les parties du monde et qu’il en avait rapporté beaucoup de diamants. Si c’est ça, on doit avoir un joli coup d’œil derrière ces volets. »

Le fameux dimanche arriva. Aussitôt le théâtre ouvert, Francis fut à sa place. Le fauteuil qui avait été pris pour lui était à deux ou trois stalles du couloir de gauche et parfaitement en vue, des baignoires d’avant-scène. Comme cette place avait été choisie exprès, il n’était pas douteux que sa situation ne fût significative ; Francis jugea d’instinct que la loge qui était à sa droite allait figurer sous une forme quelconque dans le drame où il se trouvait lui-même jouer un rôle. Et, de fait, cette loge était placée de telle sorte que ceux qui l’occupaient pourraient le dévisager tout le temps du spectacle, en échappant à son observation, si bon leur semblait, grâce aux écrans et à la profondeur du réduit.