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pignon une fenêtre était percée. Il interrogea la façade et vit suspendu un écriteau : Chambres non meublées à louer au mois. Il s’informa ; la chambre ayant vue sur le jardin se trouvait précisément vacante. Francis n’hésita pas : il prit cette chambre, paya d’avance et retourna à son hôtel chercher ses bagages.

Que le vieillard au coup de sabre fût ou non son père, que la piste qu’il suivait fût fausse ou non, en tout cas, il avait évidemment mis le doigt sur un noir mystère et il se promit de ne pas quitter son embuscade tant qu’il ne l’aurait point débrouillé.

De la fenêtre de son nouveau logis, Francis dominait complètement le jardin de la maison aux persiennes vertes. Immédiatement en dessous de lui, un assez beau marronnier ombrageait deux tables rustiques sur lesquelles on devait dîner durant les grandes chaleurs de l’été. À part une étroite allée sablée conduisant de la véranda à la porte de la rue, et un petit espace laissé libre entre les tables et la maison, le sol était entièrement recouvert par une végétation épaisse. Posté derrière sa jalousie, car il n’osait l’ouvrir de peur d’attirer l’attention, Francis observait la place sans rien voir de très significatif quant aux mœurs de ses habitants. En somme, c’était un jardin de cou-