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dans le choix d’une épouse. Il désire vous guider absolument, entendez-le bien.

— Expliquons-nous, je vous prie, interrompit Francis. Dois-je épouser quiconque il plaira à cette invisible personne de me présenter, fille ou veuve, blanche ou noire ?

— Je puis vous assurer, répondit l’avoué, que votre bienfaiteur tiendra compte des rapports d’âge et de position. Quant à la race, j’avoue que ce point m’a échappé et que j’ai omis de m’en informer ; qu’à cela ne tienne, je vais, si vous le désirez, en prendre note, et vous en serez avisé à bref délai.

— Monsieur, dit Francis, il reste à savoir si tout ceci n’est pas une indigne mystification. Ce que vous m’exposez est inexplicable, invraisemblable. Tant que je ne pourrai voir plus clair, ni découvrir quelque motif plausible, je vous déclare que je refuse de me prêter à cette opération. Si vous ne connaissez pas le fond des choses, si vous ne le devinez pas ou si vous n’êtes pas autorisé à le dire, je prends mon chapeau et je retourne à ma banque.

— Je ne sais rien, répondit l’avoué, mais je devine souvent assez juste. Pour moi, votre père seul est à la source de ce mystère.

— Mon père ! s’écria Francis avec un geste