Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Sûr,… absolument. Mais j’aurais besoin de votre conseil. J’ai reçu une lettre, et je me demande si je dois la communiquer à la justice. Décidez,… j’ai perdu toute confiance en moi-même.

— Vous craignez que cela n’aide à découvrir ?…

— Non, peu m’importe ce que deviendra Hyde. Je pensais à ma propre réputation, que cette triste affaire met en péril. »

Utterson, surpris de ce soudain accès d’égoïsme, demande à voir la lettre ; elle est d’une écriture renversée très singulière et conçue dans des termes respectueux : Hyde exprime brièvement son repentir, en s’excusant auprès du protecteur dont il a si mal reconnu les bontés ; il lui annonce qu’il a des moyens de fuite tout prêts.

L’enveloppe manque ; Jekyll prétend l’avoir brûlée par mégarde.

« Encore une question, reprend Utterson : c’est Hyde, n’est-ce pas, qui vous avait dicté ce passage de votre testament au sujet d’une disparition possible ? »

Le docteur, défaillant, fait un signe affirmatif.

« Je m’en doutais, dit Utterson. Le scélérat avait l’intention de vous assassiner ! Vous l’avez échappé belle !