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diamant merveilleux, fût-ce au prix d’un mariage avec le butor insupportable qui avait nom Vandeleur. On citait à ce propos le proverbe : « Qui se ressemble s’assemble. » Un joyau, en effet, avait attiré l’autre ; non seulement Lady Vandeleur était par elle-même un diamant de la plus belle eau, mais encore elle se montrait sertie, pour ainsi dire, dans la plus somptueuse monture ; maintes autorités respectables l’avaient proclamée l’une des trois ou quatre femmes de toute l’Angleterre qui s’habillaient le mieux.

Le service de Harry comme secrétaire n’était pas des plus pénibles ; mais nous avons dit qu’il avait une extrême répugnance pour tout travail régulier : il lui était désagréable de se mettre de l’encre aux doigts ; comment s’étonner, en revanche, que les charmes de Lady Vandeleur et l’éclat de ses toilettes le fissent souvent passer de la bibliothèque au boudoir ?

Les manières de Harry vis-à-vis des femmes étaient les plus charmantes du monde ; cet Adonis savait causer agréablement de chiffons, et n’était jamais plus heureux que lorsqu’il discutait la nuance d’un ruban ou portait un message à la modiste. Bref, la correspondance de Sir Thomas tomba dans un piteux abandon et Mylady eut une nouvelle dame d’atours.