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— Le prince Florizel ! » s’écria Brackenbury stupéfait.

Et avec l’intérêt le plus profond il contempla les traits du célèbre personnage qui était devant lui.

« Je ne regrette pas la perte de mon incognito, répondit le prince, car cela me permet de vous remercier avec d’autant plus d’autorité. Vous eussiez fait, j’en suis sûr, pour Mr. Godall ce que vous ferez pour le prince de Bohême, mais ce dernier pourra peut-être, en retour, faire davantage pour vous. J’y gagne donc, ajouta-t-il avec grâce.

L’instant d’après, il entretenait les deux officiers de l’armée des Indes et des troupes d’indigènes, prouvant que, sur ce sujet comme sur tous les autres, il possédait un fonds remarquable d’information avec les idées les plus justes.

Il y avait quelque chose de si frappant dans l’attitude de cet homme, impassible à l’heure d’un péril mortel, que Brackenbury se sentit pénétré d’une admiration respectueuse ; il n’était pas moins sensible au charme de sa parole et à la surprenante amabilité de son accueil. Chaque intonation, chaque geste, était non seulement noble en lui-même, mais encore semblait enno-