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boisson gazeuse qui répandait une odeur agréable dans la chambre.

« Soyez le bienvenu, dit-il en tendant la main au colonel Geraldine ; je savais que je pouvais compter sur votre exactitude.

— Sur mon dévouement, répondit le colonel en s’inclinant.

— Présentez-moi à vos amis », continua le prétendu Godall.

Quand cette cérémonie fut accomplie :

« Je voudrais, Messieurs, dit-il, pouvoir vous offrir un programme plus attrayant. Les affaires sérieuses ne sont point à leur place au début de relations nouvelles, mais la force des événements l’emporte parfois sur les conventions du monde. J’espère et je crois que vous me pardonnerez cette soirée désagréable ; pour des hommes de votre sorte il suffit de savoir qu’ils rendent un service considérable.

— Votre Altesse, dit O’Rooke, me pardonnera ma brusquerie. Je suis incapable de dissimulation. Depuis quelque temps, je soupçonnais le major Hammersmith ; mais pour M. Godall, il est impossible de se tromper. Trouver dans Londres deux hommes qui ne connaissent pas le prince Florizel de Bohême, c’est trop réclamer de la fortune.