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Le guide, qui marchait en avant, avec la lumière, était un vieillard maigre, très courbé, mais encore agile ; il se retournait de temps en temps, et, par gestes, recommandait le silence, la prudence. Le colonel Geraldine suivait sur ses talons, la boîte d’épées sous le bras et un revolver tout prêt dans la main. Le cœur de Brackenbury battait violemment. Il vit qu’ils arrivaient assez tôt, mais jugea, d’après la hâte de leur conducteur, que le moment de l’action devait être proche. Les péripéties de cette aventure étaient si obscures et si menaçantes, le lieu semblait si bien choisi pour les actions les plus sombres, qu’un homme, même plus âgé que Brackenbury, eût été excusable de ressentir quelque émotion, tandis qu’il fermait la marche en montant l’escalier tournant.

Arrivés en haut, les trois officiers furent introduits dans une petite pièce éclairée seulement par une lampe fumeuse et un modeste feu. Au coin de la cheminée était assis un homme, jeune, d’une apparence robuste mais en même temps élégante et altière. Son attitude et sa physionomie témoignaient du sang-froid le plus impassible ; il fumait tranquillement un cigare, et, sur une table à portée de sa main était posé un grand verre contenant quelque