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gentleman, reçu à la porte d’entrée par plusieurs laquais en livrée. Il s’étonna que le cocher se fût justement arrêté devant une maison où il y avait réception, mais il ne douta pas que ce ne fût par suite d’un accident et continua de fumer tranquillement jusqu’à ce qu’il entendît le vasistas se relever au-dessus de sa tête :

« Nous voici arrivés, Monsieur.

— Arrivés ? répéta Brackenbury, arrivés où ?

— Vous m’avez dit de vous conduire où il me plairait, répondit le cocher en riant, et nous y voici. »

Brackenbury fut frappé du ton singulièrement doux et poli de cet homme d’une classe inférieure ; il se rappela la vitesse avec laquelle il avait été mené et remarqua que le cab était plus élégant que la majorité des voitures publiques.

« Il faut que je vous demande une petite explication, dit-il. Comptez-vous me mettre dehors par cette pluie ? Mon brave, je pense que c’est à moi que le choix appartient.

— Certainement, le choix vous appartient, répondit le cocher ; mais, quand j’aurai tout dit, je crois savoir de quelle façon se décidera un gentleman de votre sorte. Il y a là une réunion de messieurs ; je ne sais si le propriétaire est un étranger qui n’a dans Londres aucunes connais-