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damore avec la plus grande sévérité, c’est de cette manière que vous abusez de ma complaisance ! Vous vous joignez à des personnes de qualité, dans le seul but d’échapper aux conséquences de vos crimes ; je puis facilement comprendre votre embarras, lorsque je vous adressai la parole hier.

— Je jure, s’écria Silas, que je suis innocent de tout, si ce n’est de mon infortune ! »

Là-dessus, d’une voix entrecoupée, avec la plus parfaite ingénuité, il raconta au prince toute l’histoire de ses malheurs.

« Je vois que j’ai été induit en erreur, dit Florizel lorsqu’il eut écouté jusqu’au bout. Vous n’êtes qu’une victime et, puisque je ne suis pas forcé de punir, vous pouvez être sûr que je ferai mes efforts pour vous aider. Maintenant, continua-t-il, à l’œuvre ! Ouvrez immédiatement votre caisse et laissez-moi voir ce qu’elle contient. »

Silas changea de couleur et gémit tout bas :

« J’ose à peine…

— Quoi, répliqua le prince, ne l’avez-vous pas déjà regardé ? Ceci est une espèce de sensiblerie à laquelle il faut résister, Monsieur. La vue d’un malade que l’on peut secourir doit nous émouvoir plus fortement que celle d’un mort, auquel on ne