Au coin de Box-Court, trois hommes tombèrent sur le prince Florizel à l’improviste et il fut transporté sans façon dans une voiture qui partit rapidement. Déjà, il s’y trouvait quelqu’un.
« Votre Altesse me pardonnera-t-elle mon zèle ? » dit une voix bien connue.
Le prince se jeta au cou du colonel dans l’élan de son soulagement.
« Comment pourrai-je jamais vous remercier ? s’écria-t-il. Et par quel miracle cela s’est-il fait ? »
Quoiqu’il eût accepté sa condamnation, il était trop heureux de céder à cette violence amicale, de retourner une fois de plus à la vie et à l’espérance.
« Vous pourrez me remercier effectivement, répliqua le colonel, si vous évitez dans l’avenir de pareils dangers. Tout s’est produit par les moyens les plus simples. J’ai arrangé l’affaire durant l’après-midi. Discrétion a été promise et payée. Vos propres serviteurs étaient principalement engagés dans l’affaire. La maison de Box-Court fut cernée dès la tombée de la nuit, et cette voiture, l’une des vôtres, attendait depuis une heure environ.
— Et le misérable voué à m’assassiner, qu’est-il devenu ? demanda le prince.