Page:Stevenson - Les Nouvelles Mille et Une Nuits, trad. Bentzon.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Après un premier moment de surprise, vous êtes, je le vois, en état d’apprécier les délices de notre Société, Monsieur… Elle réunit les émotions de la table de jeu, celles du duel et celles d’un amphithéâtre romain. Les païens étaient allés assez loin déjà, certes, et j’admire les raffinements de leur imagination en pareille matière ; mais il était réservé à un pays chrétien d’atteindre cet extrême degré, cette quintessence, cet absolu du plaisir poignant. Vous comprenez combien tous les amusements doivent paraître fades à l’homme qui a pris le goût de celui-ci. La partie que nous jouons, continua-t-il, est d’une extrême simplicité. Un jeu complet… Mais… venez donc, vous êtes à même de voir la chose par vos propres yeux. Voulez-vous me prêter l’appui de votre bras ? Malheureusement, je suis paralysé. »

En effet, tandis que Mr. Malthus commençait sa description, une autre porte à deux battants s’était ouverte ; le Club entier se mit à défiler, non sans quelque hâte, dans la pièce voisine.

Elle était en tout semblable à celle que l’on venait de quitter, mais un peu différemment meublée. Le centre en était occupé par une longue table à tapis vert, devant laquelle le