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reste de la compagnie. Peut-être n’avait-il guère que quarante ans, mais on lui en eût donné dix de plus. Florizel pensa qu’il n’avait jamais vu un être plus hideux, plus ravagé par la maladie et les excès. Il n’avait que la peau et les os, était en partie paralysé et portait des lunettes d’une puissance si extraordinaire que ses yeux paraissaient à travers singulièrement grossis et déformés. Excepté le prince et le président, il était dans ce salon l’unique personne qui conservât le calme de la vie ordinaire.

Les membres du Suicide Club ne se piquaient pas d’une tenue très décente. Quelques-uns tiraient vanité des actions déshonorantes qui les avaient amenés à chercher un refuge dans la mort ; on écoutait sans témoigner de désapprobation. Il y avait un accord tacite contre les arrêts de la morale et quiconque franchissait le seuil du Club jouissait déjà de quelques-unes des immunités de la tombe. Ils burent à la mémoire les uns des autres et à celle des suicidés remarquables du passé. Ils comparaient et développaient leurs vues différentes sur la mort, ceux-ci déclarant que ce n’était rien que ténèbres et néant, ceux-là, espérant que, cette même nuit, ils iraient escalader les étoiles.

« À la mémoire éternelle du baron de Trenck,