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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

de la main même de l’auteur. Comment alors se fait-il qu’il soit venu figurer en entier dans mes modestes pages, et comme le lion, pour ainsi dire, de la caravane ? Le fait est que cet éminent littérateur était homme de méthode : Juvénal en partie double, ainsi qu’on l’a irrévérencieusement appelé ; et quand il déchira les cahiers en question, ce fut plutôt, ainsi qu’il l’a expliqué depuis, avec le désir de donner quelque preuve dramatique de sa sincérité, qu’avec l’idée de les détruire absolument. Il possédait en effet à cette époque deux brouillons raturés, ainsi qu’une autre copie au net. Le chapitre fut cependant, comme le sait le lecteur, exclu en toute loyauté de ces fameux Mémoires touchant Diverses Cours de l’Europe. C’est à moi qu’il a appartenu de le donner au public.

La bibliographie nous permet encore d’obtenir quelques renseignements sur quelques-uns de nos personnages. J’ai en ce moment sous les yeux un petit volume (sans lieu ni date, non mis dans le commerce) intitulé : Poésies, par Frédéric et Amélie. Mon exemplaire est un de ceux présentés par l’auteur à divers de ses amis, et fut obtenu pour moi par M. Bain, du Haymarket. Le nom du premier propriétaire y est inscrit de la main même du prince Othon. L’épigraphe modeste : La rime n’est pas riche, peut, avec assez de probabilité, être attribuée au même auteur. Elle possède du reste une singulière justesse, car j’ai trouvé le volume fort ennuyeux. Les morceaux où j’ai cru trouver la main de la princesse sont particulièrement lourds et laborieux. Ce petit livre eut néanmoins un succès suffisant auprès du public