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CHAPITRE XIII

LA PROVIDENCE DE ROSEN. ACTE TROISIÈME : ELLE ÉCLAIRE SÉRAPHINE


Après avoir pris congé du prince, madame de Rosen se hâta d’aller trouver le colonel Gordon. Elle ne se contenta pas de diriger les préparatifs de l’arrestation, mais elle voulut, en personne, accompagner l’officier de fortune jusqu’au Mercure volant.

Le colonel lui offrit le bras, et la conversation entre les deux conspirateurs fut vive et gaie. À vrai dire la comtesse était en proie à un tourbillon de plaisir et d’exaltation, sa langue trébuchait sur les rires, ses yeux scintillaient, les couleurs, dont son teint manquait un peu d’habitude, rendaient la perfection à son visage. Encore un peu et Gordon se fût trouvé à ses pieds ; ainsi du moins pensait-elle, tout en dédaignant l’idée.

Cachée derrière quelque massif de lilas, elle se divertit fort du grave décorum de l’arrestation, et écouta la conversation des deux hommes s’éteindre le long du sentier. Peu après, le roulement de la voiture et le trot des chevaux résonnèrent dans la nuit tranquille, passèrent rapidement dans l’éloi-