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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

Séraphine. Ici, pour la première fois, Othon abandonna la main de sa femme, et, s’avançant vers sa porte, poussa le verrou.

— Il y a longtemps, Madame, dit-il, que le verrou est poussé de votre côté.

— Un seul était suffisant, répondit la princesse. Est-ce tout ?

— Vous reconduirai-je ? demanda-t-il en saluant.

— Je préférerais, dit-elle d’une voix vibrante, l’escorte du baron de Gondremark.

Othon appela le chambellan : — Si le baron de Gondremark, dit-il, est au palais, requérez-le de se rendre ici aux ordres de la princesse. — Et quand le fonctionnaire fut sorti : — Ne puis-je rien faire de plus pour votre service, Madame ?  ! demanda le prince.

— Merci, non. Vous m’avez beaucoup amusée, répondit-elle.

— Je vous ai maintenant donné votre liberté entière, continua Othon. Ce mariage a été malheureux pour vous.

— Fort malheureux ! fit-elle.

— Il vous a été adouci ; à l’avenir, il le sera encore plus, poursuivit le prince. Il est cependant une chose. Madame, qu’il vous faudra continuer à porter, le nom de mon père, maintenant le vôtre. Je le laisse entre vos mains. Puisque vous refusez tous mes avis, montrez au moins que vous vous appliquez avec plus d’attention à le porter comme il convient.

— Monsieur de Gondremark tarde bien à venir, remarqua-t-elle.