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LE ROMAN DU PRINCE OTHON

— Nous verrons, dit-elle, arrangeant sa robe pour se lever.

L’irritation, le dédain, le dégoût, tous les sentiments âcres, lui seyaient comme autant de parures. En ce moment elle était toute à son avantage.

— Dieu fasse qu’ils se querellent, pensa Gondremark… Cette sacrée pimbêche pourrait bien me faire défaut, à moins qu’ils ne se querellent. Il est temps de le laisser entrer… Allez-y, les chiens ! Zit, battez-vous ! — Sur ces réflexions, il ploya un genou, et baisa chevaleresquement la main de la princesse.

— Il faut, dit-il, que ma princesse congédie son serviteur. J’ai nombre de préparatifs à faire avant l’heure du Conseil.

— Allez ! dit-elle. Elle se leva, et comme Gondremark sortait sur la pointe des pieds, par une porte dérobée, elle toucha un timbre, et donna l’ordre d’admettre le prince.