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bien je vais droit à Scotland Yard, et je raconte toute l’affaire !

— Maurice — dit Michel, en lui posant la main sur l’épaule — je vous en prie, essayez d’entendre raison ! Je vous assure que ce n’est pas nous qui avons pris cet argent ! C’est l’autre homme ! Nous n’avons pas même pensé à regarder dans les poches !

— L’autre homme ? demanda Maurice.

— Oui, l’autre homme ! Nous avons repassé l’oncle Joseph à un autre homme ! répondit Michel.

— Repassé ? répéta Maurice.

— Sous la forme d’un piano ! — répondit Michel le plus simplement du monde. Un magnifique instrument, approuvé par Rubinstein…

Maurice porta sa main à son front, et l’abaissa de nouveau : elle était toute mouillée.

— Fièvre ! dit-il.

— Non, c’était un Érard ! dit Michel. Pitman, qui l’a vu de près, pourra vous en garantir l’authenticité !

— Assez parlé de pianos ! dit Maurice avec un grand frisson. Cet… cet autre homme, revenons à lui ! Qui est-ce ? Où pourrai-je mettre la main sur lui ?

— Hé ! c’est là qu’est la difficulté ! répondit