Page:Stevenson - Le Mort vivant.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dit-il tout haut, en se tenant à la roue. Car, enfin, cocher, il y a quelque chose de louche dans cet oncle et son accident ! Tout cela mérite d’être tiré au clair ! Conduisez-moi à Scotland-Yard !

— Vous ne pouvez pas me demander cela pour de bon ! dit le cocher, avec la cordiale sympathie qu’ont toujours ses pareils pour un homme du monde en état d’ivresse. Écoutez, monsieur, vous feriez mieux de vous faire ramener chez vous ! Demain matin, vous pourrez toujours aller à Scotland-Yard !

— Vous croyez ? demanda Michel. Allons, en ce cas, conduisez-moi plutôt au Bar de la Gaîté !

— Le Bar de la Gaîté est fermé, monsieur !

— Eh bien, alors, chez moi ! dit Michel, résigné.

— Mais où cela, monsieur ?

— Ma foi, vraiment, mon ami, je ne sais pas ! dit Michel en s’asseyant dans le fiacre. Conduisez-moi à Scotland-Yard, et, là-bas, nous demanderons !

— Mais vous devez bien avoir une carte de visite, dit l’homme à travers le guichet du plafond. Donnez-moi votre porte-cartes !

— Quelle prodigieuse intelligence, pour un cocher de fiacre ! s’écria Michel, en passant son porte-cartes au cocher.

Et celui-ci lut tout haut, à la lumière du gaz :