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plis une foule de carnets du résultat de ses observations.

Il employa plusieurs années à ces fructueuses consultations du grand livre de la vie humaine, et ne revint en Angleterre que lorsque l’âge de ses pupilles exigea de sa part un surcroît de soins. Les deux garçons avaient été placés dans une école, — à bon marché, cela va de soi, — mais en somme assez bonne, et où ils avaient reçu une saine éducation commerciale : trop saine même, peut-être, étant donné que le commerce des cuirs se trouvait alors dans une situation qui aurait gagné à n’être pas examinée de très près.

Le fait est que, quand Joseph s’était préparé à rendre à ses neveux ses comptes de tutelle, il avait découvert, à son grand chagrin, que l’héritage de son frère Jacques ne s’était pas agrandi, sous son protectorat. En supposant qu’il abandonnât à ses deux neveux jusqu’au dernier centime de sa fortune personnelle, il avait constaté qu’il aurait encore à leur avouer un déficit de sept mille huit cents livres. Et quand ces faits furent communiqués aux deux frères, en présence d’un avoué, Maurice Finsbury menaça son oncle de toutes les sévérités de la loi : je crois bien qu’il n’aurait pas hésité (malgré les liens du sang) à recourir jus-