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que dans un rêve que j’arrivai chez moi et me couchai. Après les prostrations de la journée, je dormis d’un sommeil profond et complet, dont je ne pus être tiré même par les cauchemars affreux qui m’assaillirent. Je me réveillai le lendemain matin, secoué et affaibli, mais cependant rafraîchi. Je haïssais et craignais toujours la brute qui dormait en moi et, naturellement, je n’avais pas oublié les dangers effrayants de la veille ; toutefois, me retrouvant chez moi, dans ma propre maison, près de mes drogues, le bonheur que j’éprouvais d’être échappé au péril n’était égalé que par mon espoir dans l’avenir.

Je traversai la cour avec lenteur, après déjeuner, aspirant avec plaisir l’air, un peu frais, quand je me sentis ressaisi de ces sensations qui précédaient la transformation. Je n’eus que le temps de m’abriter