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dant assez longtemps. Et alors… » Poole s’arrêta et se passa la main sur le visage.

« Toutes ces circonstances sont bien étranges, » dit M. Utterson ; « mais il me semble que je commence à débrouiller le mystère. Votre maître, Poole, a sans doute été saisi par une de ces maladies qui déforment et torturent le malade tout ensemble ; de là l’altération de sa voix, son masque et sa tendance à éviter ses amis ; de là son empressement à trouver ce médicament, duquel la pauvre âme attend quelque soulagement. Dieu veuille qu’il ne se trompe pas ! Voilà mon explication, c’est déjà assez triste, Poole, et demande à être considéré, mais c’est plausible et naturel ; cela se déduit bien et nous délivre de toute alarme excessive. »

« Monsieur, » dit le maître d’hôtel, devenu tout pâle, « cette chose n’était pas mon maître, voilà la vérité. Mon maître, » — ici