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mieux être pendu que de vous battre ! et il remit sa ceinture. Vous battre, non, continua-t-il, mais vous pardonner ? Jamais. Je ne vous connaissais pas, vous étiez l’ennemi de mon maître ; je vous ai prêté mon cheval ; vous avez mangé mon dîner, vous m’avez appelé un homme en bois, un lâche et un butor. Non, par la messe ! la mesure est comble et déborde. C’est une bonne chose d’être faible, ma foi ; vous pouvez faire le pis, et personne ne vous punira, vous pouvez voler ses armes à un homme au moment où il en a besoin et il ne faudra pas qu’il les reprenne… vous êtes faible, parbleu ! Quoi ! alors si on vient vous charger avec une lance en criant qu’on est faible, il faudra se laisser transpercer ! Peuh ! sottises !

— Et cependant vous ne me battez pas, répliqua Matcham.

— Passons, dit Dick… passons. Je vous éduquerai. Vous avez été mal élevé, je pense, et, cependant vous êtes capable d’un peu de bien, et, sans aucun doute, vous m’avez tiré de la rivière. Oui, je l’avais oublié, je suis aussi ingrat que toi-même. Mais venez, marchons. Si nous voulons être à Holywood cette nuit ou demain matin de bonne heure, le mieux est de nous mettre en route rapidement.

Mais, bien que Dick en bavardant ainsi, eût repris sa bonne humeur accoutumée, Matcham ne lui avait rien pardonné. Sa violence, le sou-