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pagnons jusqu’à ce qu’une autre flèche l’étendît mort. Un autre homme tomba ; puis un autre cheval ; de toute la troupe un seul homme restait, et à pied ; mais dans différentes directions le bruit de trois chevaux sans cavaliers s’éteignait dans le lointain.

Pendant tout ce temps pas un des assaillants ne s’était montré. Ici ou là, le long de la route, cheval ou homme tombait blessé, agonisant, et nul ennemi compatissant ne sortit de son couvert pour mettre fin à leur souffrance.

Le survivant, solitaire, était debout éperdu sur la route à côté de son coursier mort. Il avait traversé cette large plaine avec l’îlot d’arbres signalé par Dick. Il n’était peut-être pas à cinq cents mètres de l’endroit où les deux garçons étaient cachés et ils pouvaient le voir distinctement, regardant autour de lui dans l’attente de la mort. Mais rien ne vint ; l’homme commença à reprendre courage et soudain détacha et banda son arc. En ce moment, à quelque chose dans sa manière, Dick reconnut Selden. À cet essai de résistance, de tous côtés autour de lui dans le couvert du bois, s’éleva un bruit de rire. Une vingtaine d’hommes au moins, car c’était le centre de l’embuscade, s’unirent dans cette gaieté cruelle. Puis une flèche passa par-dessus l’épaule de Selden ; il sauta et courut un peu en arrière ; une autre flèche, frémissante, le frappa au talon. Il marcha vers le couvert. Un