Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/78

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE V

SANGUINAIRE COMME UN CHASSEUR


Les jeunes gens restèrent immobiles jusqu’à ce que le dernier bruit de pas se fût dissous dans celui du vent. Ils se levèrent alors, tout courbaturés, car la longue contrainte les avait fatigués, escaladèrent les ruines, et traversèrent de nouveau le fossé sur la poutre. Matcham avait ramassé le grappin et marchait le premier ; Dick le suivait avec raideur, son arc sur le bras.

— Et maintenant, dit Matcham, en avant pour Holywood.

— À Holywood ! cria Dick. Quand on tire sur de braves gens ! Pas moi, j’aimerais mieux vous voir pendre, Jack !

— Vous m’abandonneriez ? demanda Matcham.

— Oui, par ma foi ! répliqua Dick. Si je n’arrive pas à temps pour prévenir ces garçons, j’irai mourir avec eux. Quoi ! vous voudriez me voir abandonner mes compagnons avec qui j’ai toujours vécu ? J’espère que non ! Donnez-moi mon grappin !