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Ce qui fut fait, et ils allèrent aussi vivement que le permettait le terrain inégal, Dick tenant la main sur le genou de l’autre.

— Comment vous appelez-vous ? demanda Dick.

— Appelez-moi John Matcham, répondit le garçon.

— Et qu’allez-vous faire à Holywood ? continua Dick.

— Je cherche asile contre un homme qui veut m’opprimer, fut la réponse. Le bon abbé de Holywood est un soutien puissant pour le faible.

— Et comment vous trouviez-vous avec Sir Daniel ? poursuivit Dick.

— Hé, dit l’autre, par la violence ! Il m’a enlevé de force de ma propre demeure ; il m’a couvert de ces haillons ; il a galopé avec moi, à m’en rendre malade ; il m’a nargué jusqu’à me faire pleurer ; et, lorsque plusieurs de mes amis se mirent à le poursuivre, dans l’espoir de me reprendre, il me mit en croupe derrière lui pour les empêcher de tirer ! Je fus même égratigné au pied droit et je boite un peu. Oh, il y aura un jour de règlement pour tout cela : il lui en cuira !

— Voulez-vous prendre la lune avec les dents ? dit Richard. C’est un vaillant chevalier, et sa main est de fer. S’il avait deviné que je me suis mêlé de votre fuite, je passerais un mauvais quart d’heure.

— Hé, mon pauvre garçon, répliqua l’autre,