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saurais m’en servir, si j’en avais, répliqua l’autre en s’avançant sur le sentier.

— Pourquoi m’appelez-vous garçon ? demanda Richard. Vous n’êtes pas, je pense, l’aîné de nous deux.

— Bon maître Shelton, dit l’autre, je vous en prie, pardonnez-moi. Je n’ai pas la moindre intention de vous offenser. Je ferais tout, plutôt, pour obtenir votre bienveillance et votre grâce, car je suis plus mal en point que jamais, ayant perdu mon chemin, mon manteau et mon pauvre cheval. Avoir une cravache et des éperons, et pas de cheval à monter ! Et, surtout, ajouta-t-il, avec un regard lamentable sur ses vêtements — surtout être si misérablement sali !

— Bah, s’exclama Dick. Prenez-vous garde à un plongeon ? Le sang d’une blessure ou la poussière du voyage, — voilà les ornements d’un homme.

— Eh bien, alors, je l’aime mieux sans ornement, fit le garçon. Je vous prie, bon maître Richard, je vous en prie, aidez-moi de votre bon conseil. Si je n’arrive pas sain et sauf à Holywood, je suis perdu.

— Non, dit Richard, descendant de cheval, je vous donnerai mieux qu’un conseil. Prenez mon cheval, et je vais courir un moment ; quand je serai fatigué, nous changerons, de manière que, à pied et à cheval, nous irons le plus vite possible.