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déjeuner d’assez bon cœur, lorsqu’il se sentit toucher le bras, et entendit une voix très douce qui murmurait à son oreille.

— Ne faites pas un mouvement, je vous en prie, disait la voix, mais par charité, indiquez-moi le plus court chemin jusqu’à Holywood. Je vous en prie, brave garçon, aidez une pauvre âme en danger et extrême tourment, aidez-la à gagner le lieu de repos.

— Prenez le sentier près du moulin, répondit Richard, sur le même ton ; il vous mènera jusqu’à Till Ferry ; et là, demandez encore.

Et, sans tourner la tête, il se remit à manger. Mais du coin de l’œil, il entrevit le jeune garçon, appelé maître John, qui s’échappait furtivement de la salle.

— Hé, pensa Dick, il est aussi jeune que moi. Il m’appelle « brave garçon » ? Si j’avais su, j’aurais plutôt vu pendre le gredin, que de lui dire. Bah, s’il traverse les marais, je peux le rattraper, et lui tirer les oreilles.

Une demi-heure plus tard, Sir Daniel donna la lettre à Dick, et lui ordonna de se dépêcher vers Moat-House. Puis, encore environ une demi-heure après le départ de Dick, un messager arriva, en toute hâte, de la part de monseigneur de Risingham.

— Sir Daniel, dit le messager, vous perdez grand honneur, par ma foi ! La bataille a repris ce matin avant l’aurore, et nous avons battu leur