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en regardant autour de lui, Dick pouvait mesurer les conséquences de la bataille.

Le grondement confus d’un tumulte montait jusqu’à lui des rues, et de temps en temps, mais très rarement, le choc de l’acier. Pas un vaisseau, pas même une barque n’était restée au port ; mais la mer était pointillée de voiles et de bateaux à rames chargés de fugitifs. À terre aussi la surface des prairies neigeuses était rompue par des bandes de cavaliers, les uns se frayaient leur chemin vers la lisière de la forêt ; les autres, ceux d’York sans aucun doute, s’interposaient vigoureusement, et les ramenaient vers la ville. Sur tout le terrain découvert gisait un nombre prodigieux d’hommes tombés et de chevaux nettement détachés sur la neige.

Pour achever le tableau, ceux des soldats à pied qui n’avaient pas encore trouvé place sur un bateau, livraient encore un combat à l’arc sur le port, couverts par les tavernes de la côte. Il y avait aussi dans ce quartier une ou deux maisons incendiées, et la fumée s’élevait haut dans la froide lumière du soleil, et s’éloignait vers la mer en replis énormes.

Déjà tout près de la limite des bois et à peu près dans la direction de Holywood, un groupe de cavaliers en fuite fixa particulièrement l’attention de la jeune sentinelle sur la tour. Ce corps était assez nombreux ; nulle part sur le champ de bataille