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CHAPITRE IV

LE SAC DE SHOREBY


Il n’y avait plus un ennemi à portée de flèche, et Dick, jetant un coup d’œil attristé autour de lui sur ce qui restait de ses braves compagnons, commença à apprécier le prix de la victoire. Il était lui-même, à présent que le danger était passé, si raide et si meurtri, si contusionné, entaillé et brisé, et surtout si complètement éreinté par les fatigues désespérées et sans trêve du combat, qu’il semblait incapable d’un nouvel effort.

Mais ce n’était pas encore le moment du repos. Shoreby avait été prise d’assaut, et, quoique ville ouverte et nullement responsable de la résistance, il était évident que ces rudes combattants ne seraient pas moins rudes, le combat fini, et que le plus horrible aspect de la guerre allait se faire voir. Richard de Gloucester n’était pas un capitaine à protéger les citoyens contre sa soldatesque furieuse, et même en eût-il eu le désir, on pouvait se demander s’il en aurait eu le pouvoir.