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dégagé aux abords du port, aussi clair que le jour, et le jeune Shelton, sautant, sa robe aux genoux, parmi les décombres, était nettement visible, même de loin.

Tom et Pirret le suivirent en criant, de chaque cabaret ils furent rejoints par d’autres, que leurs cris attirèrent ; et bientôt, toute une flotte de marins furent à sa poursuite. Mais le matelot à terre était un mauvais coureur, déjà au XVe siècle, et Dick, de plus, avait une avance, qu’il augmenta rapidement, jusqu’à ce que, près de l’entrée d’une ruelle étroite, il s’arrêta pour regarder en riant derrière lui.

Sur le beau tapis de neige, tous les matelots de Shoreby venaient, essaim qui faisait tache d’encre, avec une queue en groupes isolés. Chacun criait ou braillait, chacun gesticulait, les deux bras en l’air ; quelqu’un tombait à chaque instant, et, pour achever le tableau, quand un tombait, une douzaine tombaient sur lui.

Cette masse confuse de bruit qui s’élevait jusqu’à la lune était moitié comique, moitié effrayante pour le fugitif qu’elle poursuivait. En soi, elle était impuissante, car il était sûr qu’aucun matelot du port ne pourrait l’atteindre. Mais le seul bruit, rien qu’en réveillant tous les dormeurs de Shoreby, et en amenant dans la rue toutes les sentinelles cachées, le menaçait réellement d’un danger en avant. Aussi, ayant aperçu une entrée de