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et louchant d’un œil sur Dick. Arrière ! pas de charmes ! Je suis un bon chrétien. Demandez plutôt à mon matelot Tom.

— Mais ce n’est que de la magie blanche, dit Dick. Cela n’a rien à faire avec le diable, c’est seulement la puissance des nombres, des herbes et des planètes.

— Oui, oui, dit Pirret, c’est seulement de la magie blanche, compère. Il n’y a pas là de péché, je vous l’assure. Mais continuez, brave homme. Ce charme… en quoi consiste-il ?

— Je vais vous le montrer immédiatement, répondit Dick. Avez-vous là la bague que vous avez prise à mon doigt ? Bien ! À présent tenez-la devant vous par l’extrémité des doigts à bras tendu à la lumière de ces tisons. C’est cela exactement. Voici le charme.

D’un regard égaré, Dick vit que le chemin était libre entre lui et la porte, il fit mentalement une prière. Alors, avançant vivement le bras, il arracha la bague, et, en même temps, souleva la table, et la renversa sur le matelot Tom. Celui-ci, le pauvre, tomba dessous, hurlant sous les ruines, et avant qu’Arblaster eût compris que quelque chose allait mal, ou que Pirret eût repris ses esprits éblouis, Dick avait couru à la porte et s’était échappé dans la nuit, au clair de lune.

La lune, qui était alors au milieu du ciel, et l’extrême blancheur de la neige, rendaient le terrain