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— Veuillez, alors, dit Dick, jeter les yeux sur cette lettre, elle pourra changer votre opinion sur lui, et il tendit au comte la lettre de sir Daniel à lord Wensleydale.

L’effet sur la physionomie du comte fut instantané ; il rugit comme un lion furieux et sa main d’un mouvement brusque saisit son poignard.

— Vous avez aussi lu cela ? demanda-t-il.

— Parfaitement, dit Dick, c’est le propre domaine de Votre Seigneurie qu’il offre à lord Wensleydale.

— C’est mon propre domaine, comme vous dites, répliqua le comte, je suis votre très obligé pour cette lettre. Cela m’a montré un repaire de renards. Ordonnez, maître Shelton, je ne serai pas en reste de reconnaissance, et pour commencer, York ou Lancastre, homme loyal ou voleur, je vous mets maintenant en liberté. Allez, au nom de Marie ! Mais trouvez juste que je retienne votre compagnon Lawless et le pende. Le crime a été public, et il convient que quelque punition suive.

— Monseigneur, ce sera ma première prière que vous l’épargniez aussi, implora Dick.

— C’est un vieux coquin condamné, voleur et vagabond, maître Shelton, dit le comte. Il y a vingt ans qu’il est mûr pour le gibet et pour une chose ou pour l’autre, demain ou le jour suivant, il n’a pas grand choix ?

— Pourtant, Monseigneur, c’est par amour pour