Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les gens avec le bois des lances ; et, à ce moment, on put apercevoir en dehors du portail les musiciens laïques, qui arrivaient sur la neige gelée, les fifres et les trompettes la figure écarlate à force de souffler, les tambours et les cymbales tapant à qui mieux mieux.

Arrivés près de l’entrée de l’édifice sacré, ils se séparèrent en deux files de chaque côté, et restèrent debout dans la neige, marquant le pas pour battre la mesure de leur bruyante musique. Au moment où ils ouvrirent ainsi leurs rangs, les conducteurs de ce noble cortège apparurent au milieu derrière eux, et telle était la variété et la gaieté de leur accoutrement, tel était le déploiement de soie et velours, fourrures et satins, broderies et dentelles, que la procession paraissait sur la neige comme un parterre de fleurs dans un sentier, ou un vitrail sur un mur.

D’abord venait la fiancée, triste spectacle, pâle comme l’hiver, accrochée au bras de Sir Daniel, et escortée comme demoiselle d’honneur par la jeune petite dame qui avait protégé Dick la nuit précédente. Tout près, derrière, dans la plus brillante toilette, suivait le fiancé, clochant sur un pied goutteux, et lorsqu’il passa le seuil de l’édifice sacré, il ôta son chapeau, et on put voir que sa tête chauve était rose d’émotion.

Et alors vint l’heure d’Ellis Duckworth.

Dick, qui était assis pétrifié par des émotions