Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et il lui fit signe, aussi clairement qu’il lui fut possible, de s’en aller.

Lawless, comme s’il eût compris, disparut aussitôt derrière un pilier, et Dick respira.

Quel fut alors son désappointement de se sentir tirer par une manche et de voir le vieux voleur installé, à côté de lui, sur le siège le plus proche, et en apparence plongé dans ses dévotions.

Immédiatement Sir Olivier quitta sa place, et, glissant derrière les stalles, rejoignit les soldats dans l’aile. Si les soupçons du prêtre avaient été éveillés pour si peu, le mal était fait, et Lawless prisonnier dans l’église.

— Ne bougez pas, murmura Dick. Nous sommes dans la plus mauvaise passe, grâce, avant tout, à ta goujaterie d’hier soir. Quand vous m’avez vu si étrangement assis là, où je n’ai ni droit ni intérêt, que diable, ne pouviez-vous flairer le danger, et vous sortir de là ?

— Non, répliqua Lawless, je pensais que vous aviez entendu parler d’Ellis, et que vous aviez de la besogne ici.

— Ellis ! répéta Dick. Ellis est-il de retour ?

— Pour sûr, répliqua l’outlaw. Il est revenu la nuit dernière et m’a donné une forte raclée parce que j’avais bu… si bien que vous êtes vengé, mon maître. C’est un fameux homme qu’Ellis Duckworth ! Il a galopé à bride abattue depuis Craven pour empêcher le mariage, et, maître Dick,