Page:Stevenson - La Flèche noire.djvu/272

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lentement grandit et brilla, et maintenant par les baies du sud-ouest un flot vermeil de lumière dansa sur les murs. La tempête était passée, les grands nuages s’étaient déchargés de leur neige et s’étaient éloignés, et le jour nouveau s’ouvrait sur un joyeux paysage d’hiver sous un blanc manteau.

Un bruit de serviteurs d’église suivit. La bière fut portée à la maison mortuaire, les carreaux furent lavés des taches de sang, afin qu’un spectacle de si mauvais présage ne pût déparer le mariage de Lord Shoreby. En même temps, les mêmes ecclésiastiques qui avaient été occupés toute la nuit si lugubrement, commencèrent à prendre leurs figures de fête pour faire honneur à la cérémonie plus gaie qui allait suivre. Et pour mieux annoncer la venue du jour, les gens pieux de la ville commencèrent à arriver et à faire leurs dévotions à leurs autels préférés ou attendre leur tour aux confessionnaux.

À la faveur de ce remue-ménage, il était facile d’éviter la vigilance des sentinelles de Sir Daniel à la porte et bientôt, Dick, regardant avec lassitude autour de lui, rencontra l’œil de Will Lawless, toujours dans sa robe de moine.

L’outlaw au même moment reconnut son chef, et, discrètement, lui fit signe de l’œil et de la main.

Dick était loin d’avoir pardonné au vieux coquin son ivresse des plus intempestives, mais il n’avait aucun désir de l’entraîner dans sa propre détresse