escarmouche et de mourir ici dans un affreux bateau, glacé, en mer, parmi des gens sans aveu et des rustres.
— Non, Monseigneur, dit Dick, je prie plutôt les saints que vous guérissiez de votre blessure et arriviez bientôt à terre sain et sauf.
— Comment ? demanda Sa Seigneurie. Venir sauf à terre ? C’est donc possible ?
— Le vaisseau marche péniblement… la mer est mauvaise et contraire, répliqua le jeune homme, et, d’après ce que m’a dit mon compagnon qui nous gouverne, nous aurons de la chance si nous arrivons à terre à pied sec.
— Ah ! dit le baron, sombre, ainsi, toutes les terreurs accompagneront mon âme au moment du passage ! Monsieur, priez plutôt de vivre durement, afin de pouvoir mourir tranquillement ; cela vaut mieux que d’être flatté et chanté toute la vie au son de la flûte et du tambourin, et d’être à la dernière heure plongé dans le malheur ! Mais j’ai sur la conscience des choses qui ne peuvent être remises. Nous n’avons pas de prêtre à bord ?
— Non, répondit Dick.
— Alors, à mes intérêts séculiers, conclut Lord Foxham. Il faut que vous soyez pour moi, après ma mort, un aussi bon ami que vous avez été loyal ennemi de mon vivant. Je tombe dans un mauvais moment, pour moi, pour l’Angleterre, et pour ceux qui avaient confiance en moi. Mes